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Frère et sœurs s'installent ensemble et agrandissent la ferme familiale

C'est au nord de l'Ille-et-Vilaine que Mélodie Horvais (35) nous ouvre les portes de son exploitation. Installée avec son frère et sa soeur sur 200 ha et 150 vaches à traire, elle a un but précis : faire perdurer la ferme familiale le plus longtemps possible.

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Mélodie, Pauline et Jean-Marie sont les trois associés du Gaec MPJ Horvais. Mais leur lien est bien plus important que ça : ils sont frère et soeurs. Ces trois trentenaires ont repris l'exploitation de leurs parents à Combourg (Ille-et-Vilaine) il y a presque 5 ans. « On était tous les 3 salariés agricoles. On avait en tête de nous installer mais rien n'était encore défini. Puis en 2018, on a su que le patron de notre frère souhaitait céder sa ferme. Notre père arrivant à l'âge de la retraite, c'était l'occasion pour nous de reprendre cette exploitation ainsi que la ferme familiale. » Au 1er janvier 2020, la fratrie prenait donc officiellement les commandes de ces deux structures réunies.

La stabulation historique de l'exploitation familiale a été agrandie pour pouvoir accueillir 150 laitières. (© Christophe Lopacki)

1,5 M€ d'investissement

Depuis leur installation, la production laitière a été multipliée par 3 pour une référence d'1,235 million de litres aujourd'hui. Mélodie se souvient : « Au départ, on avait 2 troupeaux sur 2 sites différents. On a fait les travaux d'extension de la stabulation de nos parents, passant ainsi de 55 à 165 places. Il a fallu faire la mise aux normes avec la fumière, la fosse, etc. »

Les associés ont fait le choix de rester en salle de traite pour maximiser la part de pâturage ; ils ont opté pour une 2x14 simple équipement. Le reste du budget alloué à la modernisation est passé dans des outils visant le gain de temps : colliers de détections des chaleurs, porte de tri, robot racleur...

Total de l'investissement : 1,5 M€ pour la reprise et les travaux. « C'est élevé, on n'avait pas le droit à l'erreur, reconnait l'éleveuse. Heureusement la conjoncture est favorable depuis notre installation. Cela permet même de nous projeter sur l'avenir avec quelques projets pour réduire la part de main d'œuvre bénévole de nos parents, comme réaménager la nurserie, passer en litière miscanthus, ou encore construire un bâtiment pour les taries. »

Mélodie est l’aînée de la fratrie. Elle s'est installée en 2020 avec son frère et sa sœur sur la ferme familiale et celle d'un tiers. (© Christophe Lopacki)

7 400 litres de moyenne pour les Normandes

Mélodie raconte : « On est tous les trois passionnés par l'élevage, la race Normande et la génétique. Même avec 150 vaches, on les connait toutes. On se lève encore la nuit pour les vêlages afin de donner le colostrum le plus rapidement possible. »

C'est donc avec rigueur qu'ils ont su porter le troupeau vers la productivité affichant désormais une moyenne à 7 400 litres de lait par vache (taux actuels : 46,5 g/l de TB et 37,8 g/l de TP). « Le but était de produire plus sans dégrader les taux ni la morphologie car la bonne conformation des vaches pèse lourd une fois à l'abattoir. On a poursuivi le travail génétique de nos parents et modifié l'alimentation en augmentant la part de maïs ensilage. Dans la reprise de l'exploitation tierce, il y avait un bol mélangeur. On a ainsi pu gagner en précision. »

Passionnés de génétique, les associés visent la production laitière et la conformation pour la production de viande. (© Gaec MPJ Horvais)

Travailler en famille

Travailler conjointement : ils en rêvaient et l'opportunité leur a permis de s'installer à 3 sur la même structure tout en l'agrandissant. « Avec mon frère et ma soeur, on travaille ensemble depuis l'âge de 7-8 ans car on a toujours aidé nos parents. En fait, notre famille tourne à 90 % autour de la ferme, plaisante Mélodie. Ce n'est même plus un métier ! Et c'est bien comme ça car on a tous le même but : porter la ferme familiale au mieux et au plus loin. »

Pour qu'un Gaec familial fonctionne, la jeune femme n'a qu'un conseil : se faire confiance. « Mon frère gère par exemple les achats de semences ou d'engrais, on ne s'en occupe pas du tout, il fait comme il veut. Autre exemple : notre sœur a voulu acheter une cage de parage, on l'a laissé faire sans intervenir car ni l'un ni l'autre faisons le parage, c'est son truc. Il faut que chacun ait ses responsabilités de son côté et tout ira dans le bon sens puisqu'on partage le même objectif au final. »

Côté organisation donc, les deux soeurs sont plutôt sur la partie élevage tandis que leur frère s'occupe des cultures et de l'élevage des génisses sur le second site. Leurs parents sont encore bien présents, « mais l'objectif est de les mettre vraiment à la retraite prochainement » sourit Mélodie.

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